Note d’intention du metteur en scène

Septembre 2016

Je connais le texte de Fabula depuis sa parution en France en 1990. J’ai, en quelque sorte, cheminé en sa compagnie : en tant que lectrice, en tant que spectatrice d’un spectacle attendu puis rêvé… finalement en tant que comédienne et metteur en scène. Depuis deux ans, je réfléchis, j’imagine, je rêve encore… Au gré de mes rencontres artistiques, l’image se dessine, s’enrichit, devient plus nette. Bref, le projet devient artistiquement incontournable ; culturellement et socialement il est « rattrapé » par une actualité dans laquelle son caractère intemporel, son propos humaniste lui confèrent une force dramatique (théâtrale) incontestable. En naît une sorte de nécessité, d’urgence à concrétiser le projet : un spectacle attrayant et accessible à tout public, racontant « la légende », mais surtout un deuxième niveau de lecture, plus exigeant et brûlant d’actualité. Fabula a été écrite dans un contexte géopolitique et historique donné. Cependant l’histoire se situe dans un Moyen-Age imaginaire, où la légende a la part belle : un bien fort « medium » au service des valeurs défendues par l’auteur ! La tolérance, la générosité, l’équité … servies par des personnages empreints d’humanité et déchirés par leurs contradictions. Dès lors, le propos de Fabula est universel et intemporel.

LA PIECE, L’AUTEUR, LA TRADUCTION : VOIR L’INTRODUCTION EN CLIQUANT ICI


LES PERSONNAGES

Comme dans tout drame classique, un personnage est le deus ex machina, l’instrument du destin qui précipite les protagonistes dans la tragédie, inéluctable. Cinq personnages principaux, soutenus par un choeur de villageois, font vivre l’histoire : Johan von Gratz (grand jeune homme, plein de dignité), Marguerite von Gratz (frêle jeune femme candide), L’abbé (jeune quinquagénaire imposant par sa stature et sa voix), L’homme en gris, en violet, le joueur de flûte (sans âge, léger et dynamique mais ambigu), Gudrun (maîtresse femme quinquagénaire, ambiguë).